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le pelican frondeur
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l'administratrice du clos Saint Martin  jette l'éponge

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l'administratrice du clos Saint Martin  jette l'éponge

Exclusif] L’administratrice du Clos Saint-Martin jette l’éponge

Dans un courrier daté du 8 octobre, l’administratrice provisoire de l’Ehpad du groupe Entraide, à Pélissanne, a annoncé mettre fin à sa mission face à l’obstruction de la direction sur place. Un cabinet privé doit désormais accompagner la fermeture du site.

Yves Souben /

Pélissanne /

30/10/2025 | 07h05

 

Sur les 73 résidents de cet Ehpad qualifié d’indigne, il en reste encore 64 à ce jour. PHOTO DR

Y a-t-il quelque chose de pourri au Clos Saint-Martin ? Pas même un mois après avoir été nommée par une décision conjointe de l’Agence régionale de santé (ARS) et du conseil d’administration pour fermer le site après les graves manquements constatés, l’administratrice provisoire de l’Ehpad géré par le groupe Entraide a décidé de rendre son tablier, estimant être entravée dans son travail par le comité de direction de l’établissement.

Le 12 septembre dernier, les deux autorités de tutelle avaient annoncé, dans un communiqué de presse conjoint, la suspension en urgence de l’autorisation de fonctionnement de cet Ehpad, situé à Pélissanne, « pour garantir la sécurité des résidents ». Une décision prise suite à une visite inopinée, le 27 août dernier, qui avait révélé « de graves défaillances », décrivaient l’ARS et le conseil département .

Trois décès évitables

C’est que les alertes se multipliaient depuis longtemps déjà. Après un signalement collectif des salariés le 17 avril 2024, qui dénonçaient le harcèlement moral dont ils étaient victimes ainsi que les mauvaises conditions de prise en charge des résidents, un premier contrôle avait été mené, à la fin du mois de mai. Deux mois plus tard, les soignants alertaient de nouveau face l’absence de gouvernance et le manque de personnel. Après une nouvelle inspection, l’ARS et le conseil départemental avaient décidé, le 8 août 2024, de suspendre temporairement toute nouvelle admission « jusqu’à la mise en place d’une gouvernance et d’un effectif suffisant pour assurer la prise en charge de 80 résidents ». Des restrictions levées le 23 octobre suivant.

Mais, le 14 août dernier, c’est la gendarmerie, cette fois, qui alerte l’ARS suite à un décès, suivie le lendemain par une « déclaration d’évènement indésirable grave liée aux soins » du directeur par intérim de l’Ehpad. Quelques jours auparavant, un autre résident était décédé après une fugue, « des circonstances mettant en cause la surveillance l’établissement ».

L’inspection inopinée réalisée deux semaines plus tard ne pouvait que constater le nombre trop élevé de chutes graves, sans mesures correctives suffisantes dans des locaux « inadaptés, vétustes, mal entretenus, indignes ». Avec en plus un accompagnement RH défaillant, l’absence d’un trio de gouvernance avec directeur, médecin coordinateur et infirmier coordinateur, l’absence complète d’aides-soignants certaines nuits, ainsi que lors de moments clés, alors que les trois-quarts d’entre-eux ne justifiaient pas d’un diplôme... Le manque d’effectifs est tel que le jour de l’inspection, seules la moitié des personnes prévues au planning étaient présentes. De quoi pousser à bout les soignants sur place. « Une situation d’abandon des 73 résidents présents », résument l’ARS et le Département. Jusqu’au tragique. « Trois évènements conduisant à des décès potentiellement évitables avaient été déclarés depuis le début du mois de juillet », mentionnent les deux autorités. Ciblant les risques de fugue, déglutition et suicide.

Mission à 52 500 euros HT

De quoi justifier amplement la décision de fermer l’établissement, prise le 11 septembre dernier. L’administratrice provisoire nommée, une ancienne directrice d’Ehpad à Marseille aujourd’hui à la retraite, avait ainsi pour charge d’assurer la continuité de la prise en charge des résidents et leur transfert vers d’autres établissements. Mais, après trois semaines, elle dresse un constat d’impuissance. Dans un courrier recommandé daté du 8 octobre, elle demande à mettre fin à sa mission face à « une volonté manifeste de rétention d’information de la part du gestionnaire ». Et de déplorer le manque de coopération des équipes, en particulier du comité de direction, pour obtenir les dossiers médicaux nécessaires au transfert des résidents. Jusqu’au refus de lui mettre à sa disposition un bureau « décent ».

Sollicitée par La Marseillaise, l’ARS se borne à confirmer le souhait de l’administratrice provisoire de « se retirer de cette mission », indiquant qu’un nouvel administrateur a été nommé, « qui prend ces fonctions ce jour ». Selon nos informations, c’est au cabinet Philogeris investissements conseils, un gestionnaire d’Ehpad, qu’échoie aujourd’hui cette tâche. Moyennant une indemnité de quelque 52 500 euros hors taxe, sans compter les frais pour toute la mission. « L’entité juridique gestionnaire de l’établissement ne peut interférer dans les fonctions de l’administrateur provisoire, ni entraver sa mission », avertissent d’ores et déjà ARS et Département, auxquels il devra rendre des comptes tous les 15 jours. L’Ehpad devra également prendre en charge une assurance pour couvrir les conséquences financières de sa responsabilité.

« Pour assurer une prise en charge digne des résidents, un nouveau directeur et un infirmier diplômé d’État coordinateur viennent d’être recrutés », annonce aussi le conseil départemental, indiquant qu’il reste à ce jour 64 résidents au sein de l’Ehpad. Soit seulement neuf transferts depuis la fermeture décrétée. Quand au reclassement des salariés, « cela relève des compétences de l’association ».

Contactés, ni le groupe Entraide, ni l’Ehpad du Clos Saint-Martin, n’ont donné suite.

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Cet article a apparemment du retard dans sa publication puisque le nouveau directeur est en place depuis le 22 septembre, l’infirmière coordinatrice depuis le 29 septembre. Le Département aurait-il déjà acté la fermeture du clos St Martin ? Dans la négative pourquoi alors dire que le « reclassement des salariés relève des compétences de l’association ? »